Festival de la cité de Lausanne - du 7 au 12 juillet 2015 - 44ème édition

Alice Ripoll (Brésil)

Danse

Certains ont décrit Suave comme «la plus hot des fêtes de l’été déguisée en spectacle de danse». La description n’est pas fausse. En recrutant pour sa chorégraphie dix danseurs et danseuses des favelas de Rio de Janeiro, la Brésilienne Alice Ripoll a choisi la plus explosive des combinaisons. But du jeu: explorer toutes les possibilités du passinho, un phénomène de danse à couper le souffle né il y a une dizaine d’années dans un petit «baile funk», soirée danse et barbecue typique des favelas.

On a décrit un peu sommairement cette danse comme la rencontre du hip-hop et de la samba. On ajoutera à ce mix des influences du frevo (danse carnavalesque et acrobatique où l’on s’aide d’un parapluie), de kuduro (danse africaine entre electro et mouvements traditionnels) et un peu de voguing (la «pose mannequin», alanguie et queer, des discos seventies). Bref, un joyeux cocktail qui serait devenu l’une des boissons favorites de la jeunesse des favelas, au point que Coca-Cola en a fait l’un de ses clips.

L’opportunisme commercial n’est pas le créneau de Suave. Alice Ripoll a créé une véritable troupe avec ses dix camarades de danse, dont elle confronte l’énergie et l’inventivité à sa propre formation en danse contemporaine. Elle explique: «La vie est courte, comme le rappelle le tatouage d’un des danseurs : une vie, une chance. Ces jeunes chroniqueurs de la vie quotidienne m’ont appris qu’il ne faut pas avoir peur de bouger son corps si l’on veut que les choses adviennent.» Dont acte. La folie du passinho secouera la Riponne depuis la scène, mais aussi sur les trottoirs alentour, l’élément naturel de ces acrobates de la rue.